Alors que le texte sur «l'aide active à mourir» est arrivé à l'Assemblée, le podcast «Le Phil d'actu» interroge la sémantique du débat.
A-t-on le droit de choisir la date et les conditions de sa propre mort? Actuellement, en France, la réponse est non. À moins de se suicider seul, ou de se rendre à l'étranger (si l'on remplit les critères du pays d'accueil), impossible de faire ce choix en toute légalité, même si l'on souffre d'un mal physique ou psychique qui nous rend la vie insupportable.
Le débat sur la fin de vie porte évidemment sur des questions morales, à commencer par le rôle du médecin dans cet acte peu banal. Au début de leur carrière, ils se soumettent au serment d'Hippocrate, et jurent, entre autres choses: «Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.» Mais que faire quand le seul moyen de soulager les souffrances d'un malade est de l'aider à mourir?
La loi Claeys-Leonetti de 2016 assure seulement aux malades le droit d'avoir accès à une «sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience, associée à une analgésie et à l'arrêt des traitements», c'est-à-dire d'être plongé dans le coma en attendant que le corps lâche.
La mesure ne concerne que des personnes qui souffrent d'une maladie incurable, et qui ont la «chance» (je mets de gros guillemets) de vivre dans une zone géographique où ce type de soins peuvent être prodigués. Vingt-et-un départements français sont tout bonnement dépourvus de lits dédiés aux soins palliatifs, et on estime que seul un tiers des malades qui en auraient besoin y ont effectivement accès.
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