Au-delà du film sur Lee Miller, un podcast pour cerner qui était vraiment cette mannequin devenue reporter de guerre

La série documentaire radiophonique «Les Grandes Traversées» de France Culture explore les silences laissés par la photographe américaine, par ailleurs mise à l'honneur au cinéma dans un biopic avec Kate Winslet, en salles le mercredi 9 octobre.

Sans Algo
5 min ⋅ 04/10/2024

Une femme se lave dans la baignoire d'Adolf Hitler à Munich. La boue du camp de Dachau (Bavière), qui recouvre encore ses bottes, souille le tapis de bain se trouvant à côté d'elle. Elle ne sait pas encore qu'à 600 kilomètres de là, dans un bunker berlinois, le Führer va bientôt se suicider. Elle ne sait pas non plus que ce cliché d'elle entrera dans l'histoire. Il faut dire que des photos d'elle, il en existe déjà des milliers.

Depuis son enfance, Elizabeth Miller (1907-1977) n'a jamais cessé d'être photographiée. Par son père, d'abord, qui la faisait poser nue. Puis par les plus grands photographes de mode, après avoir été repérée dans les rues de New York par le patron de Vogue, Condé Nast, en personne. À 22 ans, elle part à Paris, bien décidée à apprendre la photographie aux côtés de Man Ray. Elle se fait une place auprès de l'artiste américain, qui en fait à la fois son élève, sa muse et son amante.

Au fil des années, celle qui se fait désormais appeler «Lee» –un pseudonyme mixte, qui lui permettait de ne pas révéler son genre immédiatement– acquiert une solide expérience en photographie, inspirée par ses amis surréalistes. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, celle qui vit à Londres avec l'artiste Roland Penrose offre ses services à l'édition britannique du magazine Vogue. C'est en photographiant le Blitz (septembre 1940 - mai 1941) qu'elle fait ses premiers pas en tant que photojournaliste.

«Elle a changé de vie à de nombreuses occasions»

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Sans Algo

Par Slate France

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