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Par Slate France
9 août · 5 mn à lire
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Paris 2024: peut-on parler de JO égalitaires si les athlètes doivent encore prouver leur féminité?

Ce n'est pas parce que les Jeux olympiques sont paritaires qu'ils sont féministes.

Les Jeux olympiques de Paris 2024 sont les premiers de l'histoire à accueillir 50% d'athlètes féminines. Un symbole fort pour la ville où les femmes athlètes avaient été pour la première fois autorisées à concourir en 1900, dans cinq sports seulement. Cette année, le programme des JO comprend 152 épreuves féminines, 157 épreuves masculines et vingt épreuves mixtes. Cela signifie que plus de la moitié des compétitions avec remise de médailles sont ouvertes aux femmes.

Il faut dire que depuis un moment, le Comité international olympique (CIO) s'est engagé pour l'égalité des sexes dans le sport. Il est écrit dans la Charte olympique publiée en 2023 que le rôle du CIO «est d'encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en œuvre le principe d'égalité entre hommes et femmes».

Et elles ont été nombreuses, les sportives qui nous ont fait rêver pendant ces JO. On pense bien sûr à l'Américaine Simone Biles et à ses quatre médailles en gymnastique, un retour en majesté après un abandon surprise en 2021 à Tokyo; à Kaylia Nemour, qui a brillé pour l'Algérie, remportant la première médaille de l'histoire de la gymnastique pour le continent africain; à Pauline Ferrand-Prévot, qui a complété son impressionnant palmarès avec l'or en VTT. Mais aussi à Camille Jedrzejewski, qui a remporté la seule breloque de la délégation française en tir, ou à Lisa Barbelin, qui a décroché la première médaille olympique tricolore pour le tir à l'arc féminin –en bronze.

Mais tout au long de ces Jeux, les athlètes féminines ont aussi été publiquement exposées pour autre chose que leurs performances sportives. Simone Biles a dû justifier de sa coiffure jugée pas assez soignée par certains. L'escrimeuse égyptienne Nada Hafez a été cyberharcelée après qu'elle a révélé avoir concouru enceinte. Je vous épargne les longues tirades sur les inégalités vestimentaires au sein du même sport, et les divers commentaires sexistes dont des athlètes ont fait l'objet –ça, on a l'habitude.

Ce dont on a un peu moins l'habitude, c'est qu'une sportive soit la cible de millions de personnes parce que sa féminité est remise en question en pleine compétition olympique. Je parle bien sûr de la boxeuse algérienne Imane Khelif, au cœur d'un débat mondial sur les critères de féminité aux JO.

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